Apiculture et Rationalité.

 

 

 

            La lecture du commentaire critique du Dr BECKER dans le numéro de septembre de l’Abeille de France sur le projet de Règlement de l’agriculture biologique et son volet apicole devrait nous faire réfléchir sur la façon dont sont prises les différentes décisions réglementaires.

            On y lit pêle-mêle qu’en cas de déficit en réserves l’alimentation de complément « doit être constituée de miel issu de l’apiculture bio », bonjour le pillage ! sans oublier que le miel pur n’est pas bien pris par l’abeille et que, dilué il fermente vite…à moins de donner en nourrissement des cadres pleins operculés ce qui ne peut être que recommandé, la ruche Langstroth se prête bien à ce genre de manipulation, les cadres de hausse étant interchangeables avec ceux du nid à couvain, la Dadant l’est beaucoup moins. Le Règlement prévoit toutefois des dérogations limitées dans le temps.

            Le Dr BECKER repose le problème des produits naturels, phytosanitaires et  huiles essentielles préférés par les auteurs du Règlement parce que supposés moins dangereux que les produis allopathiques autrement dit « chimiques ». Il mentionne fort justement que ces produits, notamment les huiles essentielles sont de composition variable d’un flacon à l’autre, impurs et contiennent parfois des toxiques plus ou moins dangereux . Ils sont prônés par certains responsables parfois haut placés dans la hiérarchie sanitaire sans que leur efficacité et surtout leur innocuité à moyen et long terme n’ait été démontrée. Rappelons que de gros ruchers ont été rayés de la carte par l’usage intempestif de produits proposés par des  « mages de Montfavet »  de l’apiculture !.

            Il faut bien savoir que les produits « chimiques » proposés par les services compétents sont isolés le plus souvent à partir de produis naturels débarrassés des produits annexes inutiles ou toxiques. Utilisés à posologie normale ils ne sont pratiquement pas toxiques ni pour l’homme ni pour l’abeille. Il est très important de s’en persuader, en tout cas ils sont infiniment moins toxiques que n’importe lequel des produits non autorisés.

            Un mot au sujet de l’acide oxalique, parfois proposé dans la lutte anti-varroa*, que l’on trouve naturellement dans l’oseille et qui fait soit dit en passant une bonne soupe bien que un peu acide. Il faut savoir qu’à dose un peu plus forte il est toxique voire très toxique. La notion de dosage est ici comme ailleurs particulièrement importante. Au dessous d’un certain seuil certains produits sont parfois bénéfiques et au-delà ils sont toxiques.

            Concernant les médicaments homéopathiques parfois utilisés comme APIS 9 CH (abeille entière écrasée et diluée un milliard de milliards de fois) le Dr BECKER estime à juste titre que cette dernière n’a jamais soulagé une seule véritable allergie. Rappelons qu’à de nombreuses reprises l’Académie de Médecine a jugé sévèrement l’homéopathie estimant qu’elle ne se justifiait sic ! que pour des syndromes guérissant spontanément !. La CNAM contrainte à la fois par des considérations économiques, ils coûtent moins chers, et par un puissant lobby   de rembourser les médicaments homéopathiques,  estime qu’elle n’est pas « justifiée par des données scientifiques ».

                                                           J.Huberson Agent Sanitaire              E-mail : jean.huberson@free.fr

 

*Beaucoup auront souvent noté l’absence d’article avec le mot varroa. Il y a à cela au moins deux raisons la première sans doute la plus importante est un souci chez nos contemporains de montrer leur américanisation poussée, en effet en anglais on ne met pas d’article lorsque le mot est pris au sens général :

Ex : Les abeilles : Bees, Le varroa : Varroa etc.

La deuxième raison est qu’en latin non plus il n’y a pas d’article mais alors il faut dire Varroa Jacobsonii, il s’agit alors de l’espèce.

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