Que penser de lHoméopathie
Suite à un précédent article et au
courrier reçu, il napparaît pas inutile de faire un point succinct sur
lHoméopathie. En effet nos lecteurs souvent soucieux de nutiliser que des
« remèdes » peu agressifs y ont assez souvent recours sans en connaître bien
souvent les tenants et aboutissants. Cet article forcément trop court a seulement pour
but de montrer les bases de cette thérapeutique il ne couvre pas son champ
dapplication. Il ne porte pas non plus de jugement, il laisse au lecteur le soin
dapprécier.
Origine. Du grec
« homoios » (semblable) et « pathos » (affection), il s'oppose à
l'allopathie. Méthode thérapeutique découverte par Samuel Hahnemann (1755-1843) et
révélée en 1796, après plusieurs années de recherches et d'expérimentations. Après
l'installation de Hahnemann à Paris en 1835,
il y a plus de 1 million d'adeptes en 8 ans. Doctrine répandue aux USA par Hering
(1800-80) et en France par Des Guidi (1796-1863), fondateur de l'école lyonnaise. De
nombreux médecins homéopathes français ont participé au développement mondial de
l'homéopathie : Benoît Mure (1808-58), Chargé (1810-90), P. Jousset (1818-1910), Léon
Vannier (1880-1963). Kent (USA 1800-80) est
connu pour son répertoire.
Principes de base.
Loi
de similitude "Toute substance susceptible de déterminer
chez l'homme sain certaines manifestations est susceptible, chez l'homme malade, de faire
disparaître des manifestations analogues » (Hahnemann).
Exemple de telles substances :Aconit, Canabis, Soufre, Phosphore, Nux vomica, Sépia, Arsenic, Acide nitrique, Antimoine, Mercure, Soude, Vératre, Pétrole, Lycopode, Zinc etc.
Notion d'infinitésimalité: Si l'on diminue la
dose d'une substance médicamenteuse, en passant progressivement des doses pondérables
aux doses infinitésimales, on accroît le champ d'action de cette substance, tout en
atténuant ses effets toxiques. On utilise des dilutions infinitésimales hahnemanniennes
dynamisées. Le choix de la dilution est généralement fonction de la similitude : plus
celle-ci est étendue, plus la dilution est élevée. Le principe de la dose minimum se
décompose en deux parties : dabord le médecin homéopathe prescrit un petit
nombre de doses et attend de voir leffet obtenu ensuite le médicament est donné en
dose infinitésimale. Les médicaments utilisés sont utilisés typiquement à des
dilutions allant de 9CH à 30 voire 200CH. On observera quà ces dernières
concentrations il ne reste pas même un atome du produit actif
Une dilution centésimale Hahnemannienne (CH) est une dilution au centième, plus
exactement 1 partie pour 99. Ainsi une dilution 9CH correspond à 10-18 soit à
un milliardième de milliardième de produit actif. (dans un précédent article le 2ème
milliardième avait été omis par erreur
). A cet aspect de lhoméopathie il
en est un autre qui nest pas le moins controversé à savoir la dynamisation. Ainsi
après avoir dilué la substance active à 99 parts deau distillée ou dalcool
éthylique le préparateur homéopathe doit impérativement secouer vigoureusement la
préparation avec par exemple la paume de la main et à chaque fois quil dilue le
mélange il lui faut répéter ce « secouement » vigoureux. Ce secouement
serait essentiel pour que le produit final soit actif.
Il convient ici de rappeler lépisode récent dit de la « mémoire de leau » consécutive
à une expérience du Professeur Benveniste. Celui-ci avait en effet publié avec grand
renfort de publicité les détails d'une expérience tendant à démontrer que leau
ayant contenu certaines substances en gardait la mémoire quelle que soit sa dilution. Or
si cette expérience marchait bien chez le professeur, elle sest avérée impossible
à reproduire dans dautres laboratoires à la rigueur éprouvée. Il semble que la
présence dions (zinc ?) particuliers ait conduit le professeur à des
conclusions erronées à moins que de gros intérêts financiers naient quelque peu
perturbé la sérénité de sa réflexion, lentourage du Professeur étant en effet
rétribué par la Société Boiron. En tout état de cause le Professeur a été interdit
de publication par son autorité de tutelle pendant plusieurs années (ce qui pourrait a
priori paraître contestable
).
A
noter quil existe aussi des dilutions moins importantes « X » ou
« D » qui sont décimales (30X signifie 10-30).
Notons que les homéopathes estiment que
les petites doses utilisées nont un effet que si le patient est hypersensible à ces petites doses qui agiraient
alors comme un catalyseur. Si le médicament donné nest pas le bon rien ne se
passe.
Individualisation du malade : « Il
n'y a pas des maladies, mais des malades aucun malade ne ressemble totalement à un
autre ». (Hahnemann).
Diagnostic. Le diagnostic du
médicament à prescrire est fondé sur l'étude du terrain (type, tempérament personnel,
réaction individuelle des malades), de l'élément d'attaque (microbe, virus, stress...),
des symptômes clés (ayant trait au comportement, au caractère). Un entretien prolongé
est considéré essentiel pour un bon diagnostic.
Traitement. Combinaison de
plusieurs remèdes, ou remède unique. Les Médicaments comportent une substance active
(souche) et un produit de dilution (alcool ou eau distillée, poudre de lactose ou de
saccharose). Ils sont d'origine végétale
(plantes cueillies fraîches dans la nature et macérées), animale (à partir d'animaux entiers
(ex :abeilles), d'organes, de venins), minérale
(métaux et métalloïdes, sels chimiques complexes) dans certains cas à partir de
cultures microbiennes.
Ils sont remboursés par la Sécurité
sociale.
Etudes defficacité effectuées. Peu détudes
sont disponibles. Signalons celle effectuée en 1996 par lHomeopathic Medicine
Research Group de lUnion Européenne sur 2001 patients qui aurait montré que
lhoméopathie était plus efficace que le placebo, malheureusement cette étude
na jamais été publiée et nest donc pas facilement consultable.
Statistiques(France). Enseignement
officiel (diplôme d'université) et privé. Médecins:
env. 10.000 pratiquent l'homéopathie parmi d'autres thérapeutiques (dont env. 1500
l'homéopathie seule). Les soins peuvent être reçus dans certains hôpitaux: St-Jacques
à Paris, St-Luc à Lyon, certains services de CHU qui assurent des consultations et
plusieurs dispensaires dont Hahnemann, St-Augustin, Centre homéopathique Danton (Paris).
Patients: 10 à 30% de la population se
traite par homéopathie. Part du marché des
médicaments:2% (soit 1,7 milliard de F en 1987) dont Laboratoire Boiron 60%, Dolisos 27%, Homeothéra 10 %).
La France est sans doute le pays au
monde où lhoméopathie est la plus pratiquée. Les homéopathes étrangers citent
volontiers la France en exemple et en particulier lappel de F.Mitterand pour que son
enseignement soit plus diffusé, 40% des Français utiliseraient des médicaments
homéopathiques qui coûtent en moyenne 7 francs contre 23 pour un médicament
conventionnel.
Renseignements. Syndicat national des
médecins homéopathes français, Domus medica, 60, bd de Latour-Maubourg, 75007 Paris.
Faculté de médecine Paris XIII, 93000 Bobigny.
Centre homéopathique de France, 228,
bd Raspail, 75014 Paris. Rappelons quà plusieurs reprises, l'Académie de médecine a jugé sévèrement
l'homéopathie. En 1987, à la suite d'une étude sur les médecines alternatives, il
apparaissait que l'utilité des médicaments homéopathiques était douteuse, leur
prescription ne se justifiant pour elle que dans des syndromes guérissant spontanément.
La Gemmothérapie. Proche de
l'homéopathie, elle utilise les jeunes pousses, radicelles et bourgeons. Après
macération, le médicament est délivré en 1ere dilution décimale hahnemannienne.